lundi 10 septembre 2012

Création 2012 -Au Bout du Comptoir la Mer de Serge Valletti-

Au Bout du Comptoir la Mer de Serge Valletti
Création 2012
Mise en scène-Carine Pauchon
Jeu-Steven Fafournoux
Co-production Compagnie In-Time

Ou l'histoire du Troisième mythomane .
Celui que je vois le moins et qui dormirait dans

Se jouera du 7 au 23 Janvier au Théâtre des Clochards Célestes (Lyon)
www.clochardscelestes.com

Un artiste de casino accoudé à son bar se raconte et livre ses tranches de vie amères et drôles entre deux numéros.Lui, Stephan son rêve,c'était Las Vegas, Sinatra , les palaces , les lumières ...
Stephan porte les stigmates de nos propres renoncements et de nos désillusions multiples.
Un soliloque croustillant de méchanceté , impudique ,dérisoire et désopilant .

Extrait du Texte

Quand j’étais petit, on m’avait emmené au cirque, le souvenir qui m’en reste c’est un type en train de se balancer sur un lampadaire, il était ivre mort, ou bien il faisait semblant de l’être ; J’ai eu l’impression qu’il allait me tomber dessus...La chose qui me trouble le plus, c’est d’avoir gardé simplement ce souvenir-là d’une représentation de cirque.
Pourtant il devait bien y avoir des clowns, des tigres, des chevaux, de la musique, eh bien, non ! Je ne me souviens que de ce seul numéro : L’acrobate sur son lampadaire !
Serge Valletti, Au bout du comptoir la mer


Note de Mise en scène

Avec ce texte Serge Valletti, complète son bouquet de personnages monomaniaques, mythomanes. La folie, un des thèmes qu’il aime tant explorer avec une écriture riche et “quotidienne”. Le quotidien n’est pas réducteur chez Valletti mais porteur de sens pour ces personnages si bien dessinés. Serge Valletti a l’art de donner du rythme, du mouvement aux mots. Les mots sont déjà nôtres. Comme si son texte était enregistré par un dictaphone et retranscrit tel quel .Il les dispose d’une telle façon qu’il recrée une syntaxe qui lui est propre. La langue devient abordable pour tous. Il arrive avec discipline à nous faire rire. Le poids des mots en devient plus lourd .L’art de rendre la fable cruelle et impitoyable. Le “grave” traité avec légèreté. Ces personnages “perdus” portent une part d’humanité, de ce fait, ils nous paraissent avoir fréquenté nos vies, voire même porté une de nos faces cachées : celle de nos rêves perdus. Ils nous font autant rire que pleurer ... comment est-ce possible de se mettre autant en “Danger” ?...Est-ce peut-être le secret d’une vie pimentée ... Stephan demeure toujours dans les extrêmes.
J’ai tellement d’affection pour ces personnages, ils me touchent, ils mettent en valeur notre fragilité. Ils nous déshumanisent pour effleurer la folie.
Au Bout du Comptoir la Mer est un monologue nous parlant de rêve ou plus précisément d’un rêve brisé ou plutôt non abouti. Il ouvre sur des espaces non représentés , nous amène à sortir de l’espace de jeu pour nous installer entre le comptoir de Mario , l’extérieur du bar et la pensée de Stephan .Il boit , il parle , il boit , il parle ...l’action amène à la parole ou l’inverse .
Comme si ce texte avait été écrit sur mesure pour le comédien Steven Fafournoux, une folie douce et désinvolte, à la fois engagé dans ses intentions de jeu et en retrait physiquement ; Accoudé au comptoir, Stephan nous parle de spectacle, une carrière loupée ou plutôt la nostalgie d’autres perspectives ...du Théâtre dans le théâtre .Stephan parle fort, il diffuse sa folie avec parcimonie
Ce texte est, demeure une douceur acidulée .

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